Elodie Ferrier
Elodie, gardienne de La Tour
Si vous êtes habitant de la Tour Du Pin
et passionné d’histoire, vous connaissez surement Elodie Ferrier. Cette jeune trentenaire, mère de famille, turripinoise d’adoption, est présidente de l’association “La Tour Prend Garde” depuis 2016. Captivée depuis toute petite par l’Histoire, elle comptait bien faire de sa passion son métier en devenant professeure d'université.
Elle suit un parcours classique en intégrant Hypokhâgne et Khâgne, puis décroche un DEUG d’histoire. Cependant elle ne souhaite pas devenir spécialiste d’une période “très précise” de l’Histoire. Elle se réoriente donc en intégrant Science po Toulouse pour suivre une licence en administration publique.
Elle réussit le concours de l’ONF - Office National des Forêts -
et rejoint le service des Ressources humaines à Lyon en 2008.
Elodie Ferrier n’a pas pour autant oublié sa première passion : l’Histoire. Elle a toujours souhaité être une actrice de la vie citoyenne et participer à la mise en valeur du patrimoine.
Un engagement né de rencontres
En 2013, Elodie Ferrier quitte Lyon pour s’installer à la Tour-du-Pin, à mi-chemin entre la ville des lumières et Grenoble, où travaille son mari.
Le jeune couple tombe immédiatement sous le charme d’un château du XVIIème siècle, situé en plein centre du coeur historique de la ville
Entre Elodie et le propriétaire du château, Jean-Jacques Bugnié, Vice-Président de “La Tour Prend Garde” le courant passe tout de suite. Leur passion commune pour l’histoire pousse Elodie à s’intéresser à l’association alors présidée par Edouard Drobinski.
“La Tour Prend Garde” a été créée en 1988 pour sauvegarder le patrimoine de la cité des Barons de la Tour ou du moins de sauver ce qui peut encore l'être... Une de ses premières actions majeures est la sauvegarde d’une bâtisse emblématique de la ville, la
Maison des Dauphins, quasiment détruite par une tempête de neige en 1990. Ce bâtiment héberge aujourd’hui les locaux de l’association, qui a pour mission principale la préservation du patrimoine historique de la ville.
Au fil du temps, elle grandit et élargit ses prérogatives en participant notamment au devoir de mémoire et fait également la promotion du patrimoine local. Elodie nous explique : “L’histoire est un éternel recommencement et une interminable répétition ; pour ne pas l’oublier, il faut répéter”. A titre d’exemple, une conférence a été organisée en 2017 sur
Albert Thevenon, un résistant turripinois fusillé à Rodez. Il est important que les élèves
sachent qui était ce jeune homme dont leur école primaire de la ville porte le nom et qui a sacrifié sa vie pour défendre la liberté d’autrui.
Elodie entre progressivement dans l’association, tout d’abord comme membre du Conseil d’Administration, où elle a pour objectif la modernisation du site internet et de la communication puis en devient présidente en 2016. “Être président d’une association, ça fait souvent peur plus que ça ne séduit” nous explique-t-elle.
“Pour moi, il n’y a pas de problème, il y a que des solutions ! Cette phrase traduit bien mon optimisme et ma façon d’appréhender les évènements. J’ai à cœur de gérer cette association en bonne mère de famille en déléguant un maximum pour donner de la place à chacun. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous des bénévoles, les membres apportent leur bonne volonté, il faut soutenir leur motivation pour l'intérêt commun” ajoute-t-elle.
Sa mission : vulgariser l’Histoire pour toucher un plus large public. Elodie amorce une transformation profonde par la communication digitale, en créant notamment un site web, une page Facebook, des vidéos et donc une nouvelle manière de communiquer.
Elle fait aujourd’hui un premier bilan : “Avec les membres de l’association, nous avons mené de beaux projets. Chacun a trouvé sa place. C’est une vraie aventure humaine !”
“Je suis fière de l’esprit fédérateur de nos projets”
Chaque année, en septembre, une nouvelle
exposition est lancée à l’occasion des
Journées Européennes du Patrimoine.
La première exposition d’Elodie en 2015, “Maisons d’hier, maisons d’aujourd’hui”, mettait en avant le patrimoine bâti turripinois. Cette exposition est toujours d’actualité puisque les photos et vidéos seront exposées par la Mairie lors de
la fête du Miron du 7 au 8 juillet 2018.
En 2016, alors qu’Elodie vient juste d’être élue Présidente, l’association célèbre les 500 ans de la visite de François Ier à la Tour-du-Pin. Les élèves du
lycée Elie Cartan participent en réalisant trois costumes d’époque ; ils sont aujourd’hui exposés au
musée du Tisserand de la Bâtie-Montgascon. Elodie est “fière de l’esprit fédérateur de ce projet”.
“En 2017, nous avons réalisé l’un des plus gros projets que l’association ait eu à mener : la réalisation de la maquette du château médiéval de la Tour-du-Pin, avec l’aide de l’historienne Annette Perrin et du maquettiste Jean Micard. Le château a été détruit au XVIe siècle, il se situait à l’emplacement actuel du cimetière et son parking. Le projet paraissait un peu fou” explique fièrement Elodie.
Ce travail de recherche et de réalisation a été colossal et a permis de faire découvrir un passé oublié des turripinois. « Les habitants étaient fiers de découvrir qu’il y avait un château d’une telle envergure à la Tour-du-Pin. Ce fût une très belle expérience. »
Par ailleurs, une table de lecture financée par des dons et des subventions publiques a également été installée sur le site de l’ancien château au mois de septembre 2018. La maquette et l’exposition ont été conçues pour être itinérante. Elles sont très demandées et voyagent au sein du Nord-Isère.
La maquette mesure 2m sur 1m50
Désormais, l’association est en pleine expansion : ses activités sont aujourd’hui nombreuses : recherche historique,
conférences, parution d'une chronique historique dans le Dauphiné Libéré, publication du bulletin annuel, intervention en milieu scolaire, actions de signalement de lieux et de bâtiments, sorties à la découverte de sites historiques, l'organisation des Journées européennes du Patrimoine et l'actualisation du site Internet.
Elodie est à un an de la fin de son mandat de présidente. Cette optimiste ne se ferme aucune porte et n’a pas d’expectative. “Pour moi, l’association ne peut être qu’une parenthèse comme le début d’une autre aventure ; je ne sais pas de quoi sera fait demain. [...] Dans tous les cas, je ressortirai enrichie par cette expérience humaine exceptionnelle et satisfaite d’avoir contribué à la conservation du patrimoine”.
« Videz vos greniers et si vous avez des trésors, n’hésitez pas à nous les apporter »
Cette année, l’association prépare la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale. Elle vous invite à partager vos objets, livres, carnets de poilus, armes, correspondances, histoires de famille concernant ce triste épisode de notre histoire.
Elodie est également correspondante du
Dauphiné Libéré. “Je suis aussi preneuse d’anecdotes et d’histoires de famille qui pourraient alimenter notre rubrique hebdomadaire les “Jeudis de l’histoire” publiés dans les pages du quotidien” conclue-t-elle.
Dans tous les cas, l’avenir s’annonce prometteur pour la “Tour Prend Garde” !
Contact d'Elodie Ferrier
Téléphone:
06.78.91.13.22
Mail: maurelo.elodie@gmail.com
Pour en connaître plus sur La Tour Prend Garde
